Que faire en Yoga contre les migraines ?

Bonjour,
J’ai eu la semaine dernière une demande de consultation privée en Yoga concernant un problème spécifique relié aux migraines. Depuis cela, j’ai reçu trois autres appels de futurs élèves me mentionnant de gros problèmes de migraines et voulant essayer de trouver un soulagement du côté du Yoga !
Très invalidant et malheureusement assez fréquent ce mal est une forme particulière de céphalée ou « mal de tête ». Elle se distingue cependant du mal de tête « ordinaire » par sa durée, son intensité et par différents autres symptômes. La migraine commence souvent par une douleur ressentie d’un seul côté de la tête ou localisée près d’un oeil. La douleur est souvent perçue comme des pulsations dans la boîte crânienne. La migraine peut aussi nuire à la vision et entraîner parfois des nausées et des vomissements.

Connaissant mal cette problématique je me suis donc assidûment pencher sur la question pour découvrir quelles ressources en Yoga pourrait être utiles. Bien entendu, toujours dans le souci de vous aider, vous aussi, il me fait plaisir de partgager avec vous un résumé de ces trouvailles !

QUELLE PRATIQUE de Yoga PRIVILEGIER ?

Les causes de la migraine sont multiples et résultent d’un mal être mental et physique. Sans parler de thérapie le yoga permet de gérer ses propres spécificités physiques, mentales et psychologiques en se prenant en charge, en agissant sur les chakras et en les rééquilibrant . Par exemple la vue, le foie et les fonctions digestives correspondent à Manipura chakra qui est le siège de la peur, des émotions rentrées et de la transformation de l’énergie en insatisfaction. En stimulant ce centre on agit sur la gestion de ses émotions et donc sur le fonctionnement de l’organe correspondant et sur les conséquences de ses dysfonctionnements, ici la migraine.

Certaines postures peuvent être privilégiées par les migraineux pour leurs effets bénéfiques sur les parties du corps causes de migraines qu’elles réveillent. Elles relancent l’énergie et stimulent les chakras

Les étirements et compressions provoqués par les postures ont des effets spécifiques sur les organes par un mécanisme analogue à celui de l’acupuncture ou du shiatsu.

Petit à petit les tensions lâchent et avec elles les douleurs qu’elles provoquent.

POSTURES DEBOUT

TADASANA (posture du palmier) et VRKSÄNA (posture de l’arbre)
Se référant à l’arbre symbole de la sagesse, ces deux postures améliorent l’équilibre entre le physique et le mental. L’arbre est la représentation de la verticalité (symbole de l’ascension spirituelle) et de l’enracinement au sol (ancrage, intériorisation, confiance en soi).

L’étirement de la colonne vertébrale et la concentration sur le souffle ont un effet bénéfique sur la nuque et les muscles posturaux. La position des bras au dessus de la tête favorise l’ouverture de la cage thoracique. Une respiration lente et profonde procure une réelle détente physique et mentale.

SIRSA CAKRASANA (rotation de la tête)
Très simple à exécuter sirsa cakrasana permet d’assouplir la région cervicale et de réduire les tensions de la nuque. En penchant la tête en arrière on agit sur le bulbe rachidien et on provoque une action de drainage et de nettoyage. En médecine chinoise c’est la porte du ciel.

Elle libère l’énergie, stimule les nerfs crâniens et contribue à drainer les sinus. Exécutée très régulièrement elle contribue rapidement à réduire les migraines liées à un blocage du cou et des épaules.

POSTURES ASSISES

PASCIMOTTANASANA (la pince)
Posture de l’étirement de l’ouest (la face arrière du corps).

Symbolisme : selon la mythologie cette posture est considérée comme Rama bana, l’arc de la vertu et de la vérité. Elle fait circuler l’énergie de la base de la colonne vertébrale jusqu’à sahasrara chakra.

Active manipura chakra et donc agit sur le champ des émotions.

Sur le plan physique outre l’étirement de la colonne vertébrale la posture agit sur le méridien du foie et de la vésicule biliaire (étirement de l’arrière des jambes). Elle active le système parasympathique et amène de la détente.

Elle exerce également un massage de l’abdomen favorisant le fonctionnement des différents organes.

MAHAMUDRA (le mudra suprême)
Traditionnellement cette posture est destinée à sortir de l’ignorance pour arriver dans la lumière et à agir sur manipura chakra.
Tous les muscles dorsaux sont sollicités et la posture permet de réveiller l’énergie.
Les intestins, le foie et l’estomac sont massés et stimulés.
En Inde cette posture est utilisée pour traiter les troubles du foie et de la digestion.

POSTURES INVERSEES

Les postures inversées, considérées comme les postures reines, occupent une place importante dans le yoga. Elles favorisent le retour vers l’unité et sont considérées comme des gages de bonne santé. Elles placent surya (le soleil) plus haut que chandra (la lune) et permettent une meilleure combustion de l’agni (le feu intérieur). L’élimination des déchets est donc facilitée améliorant le fonctionnement de tous les organes.

Sarvanga asana et halasana amènent le calme et la détente.

SARVANGA ASANA (posture de la chandelle)
On peut traduire Sarvanga asana par « posture de tout le corps à l’envers ».

Elle active les cinq sortes de souffles (panca prana) et donc tout le fonctionnement du mental. Elle symbolise la paix et l’harmonie.

Sur le plan physique elle favorise le retour veineux des membres inférieurs et des organes de l’abdomen. Elle agit sur les glandes surrénales qui secrètent le cortisol, l’adrénaline et la noradrénaline, hormones qui régulent le stress.

Le corps est en appui sur les épaules ce qui provoque un massage de cette région et donc un relâchement des tensions.

HALASANA (la charrue)
La symbolique de la charrue traçant un sillon correspond au chemin de vie. C’est la nécessité de voir clair pour suivre la bonne voie. Posture de retournement, c’est une posture de libération, autant des ennemis intérieurs qu’extérieurs : qu’est ce que j’ai à libérer en moi.

Sur le plan physique, en provoquant un étirement de toute la région postérieure du corps elle libère les tensions dorsales, provoque un massage abdominal et agit sur les points d’acupuncture.

POSTURES DE TORSION

MAKARA ASANA (le crocodile)
Symbolisme : le crocodile trouble l’eau calme (la conscience). Il représente l’instabilité mentale qui nuit à la sérénité en créant le désir toujours insatisfait. Makara asana aide à calmer les manifestations désordonnées de la conscience.

Posture de torsion sur le dos, elle permet de libérer les vertèbres sans l’effet de la pesanteur. Elle a un effet de décongestion et d’élimination des déchets en activant l’oxygénation du corps et la circulation sanguine. Elle provoque un massage du foie et de l’estomac et donc facilite les fonctions d’assimilation et d’élimination (purification du corps).Elle augmente la chaleur du corps.

La torsion permet un étirement du méridien VB et donc améliore le fonctionnement du foie.

Des observations en milieu médical ont d’ailleurs permis de constater un effet positif de cette pratique pour la régularisation du poids.

Elle contribue à stimuler l’énergie du corps et améliore la mobilité des vertèbres cervicales et lombaires.

POSTURE EN EXTENSION

DHANURA ASANA : Posture de l’arc
Symbolisme : fait référence à l’arc de Shiva et incarne la vérité et la vertu. Dans la mythologie indienne Rama en étant capable de soulever l’arc de Shiva grâce à ses qualités de loyauté et de courage mérita d’épouser la princesse Sita.

La posture favorise l’énergie et le feu gastrique. Elle permet de trouver la paix intérieure et l’unité.

Sur le plan physique la pression sur l’abdomen stimule les organes de la digestion et a un effet très bénéfique sur toutes les glandes endocrines. Elle soulage également les douleurs dues à des pincements des disques vertébraux.

RELAXATION
SHAVASANA
La relaxation fait partie intégrante du yoga en Occident.

Pour les scientifiques la réponse de la relaxation est une réponse physiologique antagoniste de celle de stress. L’une des définitions de la relaxation est : un entraînement dont l’objectif est de régulariser et d’harmoniser les fonctions physiologiques et psychologiques.

Pour de nombreuses personnes la détente n’est obtenue qu’après un exercice physique intense et violent : il s’agit d’une détente avec perte d’énergie.

Au contraire la relaxation procure une détente avec un gain d’énergie provoqué par un rassemblement des énergies dispersées.

Les séances sont pratiquées le plus souvent dans la posture de SHAVASANA .

Traduit en général par mort ou cadavre, shava signifie également immobilité (de la mort) et mourant (qui est encore conscient).

Les respirations lentes et profondes faites en début de séance stimulent le système parasympathique. Ensuite une respiration douce, fine et profonde relâche les nerfs, calme le mental. Tous les muscles sont détendus et la fatigue est remplacée par un gain d’énergie.

La relaxation amène une modification de la conscience, des rythmes cardiaque et respiratoire, de la résistance de la peau et du tonus musculaire.

L’immobilité la plus complète est indispensable car le mouvement le plus infime met en jeu toute une série de muscles créant des contractions.

Le calme intérieur induit par la relaxation a donc un effet très positif sur les migraineux.

Les effets sur les enfants migraineux sont particulièrement remarquables et les techniques de relaxation leur sont souvent prescrites en remplacement des traitements spécifiques.

Pour les débutants la pratique de la relaxation constitue une étape vers la méditation. Elle permet d’acquérir la faculté à rester parfaitement immobile.

PRANAYAMA
La respiration est une fonction réflexe du corps, qui, pour la plupart des gens n’est utilisée qu’à 10 %. Elle est bien souvent le reflet de notre mental :

saccadée, rétrécie, bloquée, elle est synonyme de mal être. Fluide, tranquille, régulière elle révèle un mental calme. Cette fonction réflexe peut être améliorée par un travail corporel (action sur le diaphragme…).

La respiration est un révélateur immédiat de notre état en étant affectée par nos émotions : avoir le souffle coupé par la peur ou la surprise.

Le pranayama (prana le souffle, ayam : allonger, contrôler) peut se traduire par allonger le souffle. Cette gestion du souffle amène la gestion du mental en induisant le calme et l’équilibre, mais plus que le souffle physiologique le prana correspond plus à l’aspect énergétique de l’univers. A l’inspir on prend l’énergie vitale de l’énergie universelle.

Un état de confusion amène une respiration limitée, superficielle ou trop rapide ainsi qu’une crispation dans la nuque et des difficultés digestives.

Il s’agit donc de contrôler l’énergie par la respiration et pas uniquement de techniques de respiration. En allongeant le souffle on aide l’énergie à se fixer et à se diriger.

Le pranayama agit sur :

la régénération du corps (nadishodhana : purification).
l’équilibre émotionnel : calme le système nerveux, équilibre l’énergie psychique.
le mental : apporte le calme et la clarté mentale, favorise le discernement.
Régulièrement pratiquée, la régulation énergétique permet d’éviter l’apparition de troubles physiques puisque l’on sait que les troubles énergétiques apparaissent avant les troubles organiques.

Pour les migraineux la respiration alternée, anuloma viloma, est tout particulièrement bénéfique.

Pratiquée dès l’apparition des premiers symptômes, elle peut éviter à la crise de s’installer. En effet ce type de respiration dynamise les deux hémisphères du cerveau. Pratiquée en position d’assise confortable, Sukhasana, elle permet d’équilibrer la circulation du prana dans Ida et Pingala et Shushumma les trois nadis principaux.

Sur le plan physique elle a un effet stimulant sur le système orthosympathique qui prépare à l’action en mobilisant les ressources du sujet.

Pour connaître l’étude complète citée ci-dessus, source: http://auriol.free.fr/yogathera/migraine/migraine-yoga.htm