Comment la vue juste libère.
La vue juste
La vue ici n’est pas une simple vue philosophique, ou une opinion ou une conviction. Il s’agit de ce qui conditionne nos perceptions et nos pensée à la racine. On peut certainement évoquer à cet égard tout ce qui nous conditionne inconsciemment. Certes, une multitude de choses nous conditionnent, mais le Bouddha a identifié quatre facteurs en particulier, en ce qu’ils sont à la racine de nos processus cognitifs, de nos motivations et de nos actions. Ce sont les quatre vues inversées de la réalité :
Nous appréhendons comme permanent ce qui est impermanent. En d’autres termes nos craintes et nos désirs fonctionnent sur la croyance en des choses qui perdurent ; or ces choses sont évanescentes, à des degrés divers.
Nous appréhendons comme agréable ce qui est souffrance. Le corps est instinctivement conçu comme source de bonheur et de joie, ainsi que les autres agrégats d’attachement. Mais en réalité, la vie nous rappelle toujours à un moment ou à un autre que ce bonheur est fondamentalement insatisfaisant.
Nous appréhendons comme un soi, ou comme ayant un soi, ce qui n’en est pas un, ou n’en a pas. Par exemple nous saisissons notre propre identité comme une entité autonome et auto-constituée, ou comme une entité permanente, indivisible et indépendante.
Nous appréhendons ce qui est impur comme pur. Par exemple le corps ; on fait beaucoup d’effort, particulièrement dans nos cultures modernes, pour rendre le corps attrayant par toutes sortes d’artifices, y-compris la chirurgie esthétique, mais ce corps est par nature repoussant. Si on enlève la peau, qui ne fait même pas un millimètre d’épaisseur, le corps apparaît comme horrible. Si on prend tous les organes et les expose sur un grand plateau en vrac, il y a de quoi avoir des cauchemars.
La vue juste rectifie ces appréhensions hallucinées par l’écoute des enseignements, la réflexion personnelle et interactive et enfin la méditation. Si ce processus est mené à son termes il éradique définitivement ces vues fausses au plus profond niveau instinctuel.
Du point de vue des effets karmiques, la vue fausse est la pire des choses. D’une part parce qu’elle conditionne toutes les actions négatives et d’autre part parce qu’elle empêche le commencement et l’accomplissement d’un processus de transformation intérieur.
(source et suite http://darshan.fr.eu.org/article.php3?id_article=12)